Plus nombreux ou mieux diagnostiqués, les Troubles du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) sont fréquemment évoqués chez les jeunes. Il faut dire que les réseaux sociaux et les jeux en ligne n’améliorent pas les capacités d’attention... Mais sommes-nous tous TDAH ?
Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité est un trouble du neuro-développement (comme l’autisme et les troubles dys-) qui commence généralement durant l’enfance et qui entraîne de l’inattention et/ou de l’hyperactivité, ainsi que de l’impulsivité. C’est un syndrome (et non une maladie) handicapant au niveau cognitif et relationnel. Le TDAH provient d’un ensemble de facteurs génétiques et environnementaux (exposition à des toxines, carences, évènements durant la grossesse, traumatismes...) qui créent des modifications dans les réseaux neuronaux.
Le TDAH est-il un trouble fréquent ?
On estime, en France, que le nombre de personnes ayant un TDAH s’élève à 2 millions, dont 800 000 enfants, ce qui correspond à une prévalence d’environ 3 % des adultes et 5,9 % des enfants. Cette prévalence est stable et équivalente dans le monde entier. Il n’y a donc pas de sur-diagnostic, mais bien un diagnostic plus précis et mieux posé. Et on en parle davantage. Normal : le TDAH est le 2e trouble le plus fréquent en psychiatrie de l’enfant, après les troubles anxio/dépressifs.
Les jeux vidéo ont-ils une influence sur notre capacité d’attention ?
Une addiction aux jeux vidéo peut être causée par le TDAH (le rendant plus repérable car cela augmente l’émergence des symptômes et les amplifie), mais attention, le TDAH n’est pas causé par une addiction aux jeux vidéo !
Cependant, les jeux vidéo peuvent en effet créer des symptômes similaires à ceux du TDAH : impulsivité, troubles de l’attention. À l’inverse, et contre les idées reçues, certaines études montrent que jouer à des jeux vidéo d’action a un effet positif sur les capacités d’attention. Chez les personnes TDAH, le jeu vidéo compense l’inattention causée par le TDAH en déclenchant la libération de dopamine, hormone en déficit chez les personnes atteintes.
Malheureusement, les jeux vidéo ne permettent pas de s’adapter à la vraie vie car ils amplifient les autres symptômes du TDAH.
Alors, sommes-nous tous et toutes concernés par le TDAH ?
Non, nous ne sommes pas tous TDAH, même si nous avons de plus en plus de problèmes d’attention. Une psychologue clinicienne au Centre Hospitalier Sainte Anne, Lucia Romo, explique ce soudain intérêt pour les TDAH : « On est de plus en plus multitâches, on fait du zapping en continu. On est en train d'apprendre à notre attention à fonctionner différemment. Mais comme on se fatigue rapidement, on se dit qu'on a un TDAH. » Il est très facile de s’auto-diagnostiquer comme ayant un TDAH, car nous sommes nombreux à nous reconnaître dans les symptômes : mais il est bon de rappeler que le TDAH est un handicap, une souffrance.
Si les symptômes n’entraînent aucune difficulté, s’ils ne sont pas handicapants dans la vie de tous les jours, c’est qu’ils ne font pas partie d’un potentiel TDAH.